
La communauté de curling des Territoires du Nord-Ouest est impatiente de retrouver les installations de la région
Par Dave Komosky
Le curling était la dernière chose à laquelle pensait Janie Hobart lorsqu’elle a appris ce printemps que le Nord était menacé – une fois de plus – par les feux de forêt.
C’est l’inquiétude qui a primé.
Janie Hobart, qui vit dans le Nord où des centaines de feux de forêt incontrôlés ont ravagé chaque jour des milliers de kilomètres carrés, menaçant des habitations, des entreprises et des infrastructures et obligeant à des évacuations cet été, a rapidement mis de côté les petits plaisirs de la vie pour faire face, comme tant d’autres, aux dangers et à la peur.

Les petites communautés nordiques sont depuis longtemps confrontées à la menace des incendies, mais cette année, ce fut pire que jamais. Le début de la saison des feux de forêt, exceptionnellement précoce et intense, a mis le Canada sur la voie de sa pire année en termes de fumée et de chaleur inimaginables.
« Mère Nature est parfois une bête », a déclaré Hobart, âgée de 68 ans, qui vit dans la communauté de Fort Smith, dans les Territoires du Nord-Ouest, tout près de la frontière avec l’Alberta. « Chaque fois qu’il y a un feu de forêt à moins de deux kilomètres de votre maison, les gens sont inquiets », dit-elle. « L’hôpital de Hay River se trouvait à moins de 500 mètres d’un incendie. Ce n’est pas loin. C’est cinq terrains de football. »
Selon Hobart, grâce à l’héroïsme des pompiers et du personnel de soutien, il n’y a eu qu’une seule perte de vie (un pompier) malgré la gravité des feux.
L’air empoisonné s’est maintenant dissipé et les communautés du nord tentent de transformer le chaos de l’été en normalité de l’hiver.
Pour Hobart, c’est un retour au club de curling et centre de sports d’hiver de Fort Smith. C’est sa zone de confort et l’endroit où un groupe de personnes familières aide à rendre les choses normales – et amusantes – à nouveau. Elle a hâte que la saison commence et de reprendre son poste de directrice des compétitions de curling pour les Territoires du Nord-Ouest.
Il y a quatre clubs dans le Nord qui possèdent des systèmes de fabrication de glace artificielle : Hay River, Fort Smith, Inuvik et Yellowknife. Aucune d’entre elles n’a été endommagée par les incendies. Cependant, les crises ont retardé les travaux de remise en service. Inuvik et Yellowknife ont repris leurs activités, mais Fort Smith et Hay River s’affèrent toujours à la mise en place de la glace.

Les clubs de curling du Nord s’appuient sur des bénévoles, mais nombre d’entre eux avaient d’autres chats à fouetter après les incendies.
« Parce que tout le monde a été absent de la communauté pendant si longtemps », dit Hobart, « quand ils sont revenus, leurs priorités étaient de reprendre le travail, d’envoyer leurs enfants à l’école, de s’assurer que les demandes d’indemnisation étaient bien déposées. Ils remettaient de l’ordre dans leur vie personnelle. »
L’aide apportée au club de curling a été reléguée au second plan.
Jeff O’Keefe, président du club de Fort Smith, affirme que le système de réfrigération fonctionne, mais qu’il y a encore beaucoup de travail à faire et que les bénévoles sont rares.
« Nous avons mis le système en marche rapidement, mais il nous faut plus de temps cette année pour fabriquer la glace », explique O’Keefe. « C’est parce qu’il y a beaucoup de choses à faire, évidemment. Nous n’avons pas le temps de procéder à deux arrosages par jour comme avant, et maintenant nous n’en faisons plus qu’un.
« Ce qui a été un peu plus difficile pour nous, c’est que nos réservoirs Jet Ice et nos lames n’ont pas été envoyés en raison des feux. Il nous a fallu un peu plus de temps pour les récupérer. »
Selon Hobart, le curling, les salles d’entraînement et les autres activités de loisirs sont importants pour les communautés nordiques touchées par les incendies.
« Certaines personnes ont dû traverser ces incendies en voiture », dit-elle. « Ces scènes ne les quitteront jamais. C’est pourquoi le fait d’avoir des activités récréatives contribue à leur santé mentale. »
Selon Hobart, le Nord refuse de se laisser abattre par de telles difficultés extrêmes. Elle affirme que les clubs des Territoires du Nord-Ouest n’ont pas fermé leurs portes comme l’ont fait de nombreux autres clubs canadiens lors de la pandémie de COVID-19, mais ont poursuivi leurs activités après avoir mis en œuvre les mesures de sécurité ordonnées par les responsables de la santé publique.
« Les Territoires du Nord-Ouest ont été la seule région au Canada à avoir tenu à peu près tous ses championnats », dit-elle.